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Ben Hadid: La position tunisienne de la Palestine ''sans précédent''

L’expert en droit international et ancien diplomate tunisien, Salah Ben Hadid, a qualifié la position de la Tunisie sur la récente déclaration de la Ligue arabe concernant les événements de Gaza de «décision courageuse et sans précédent».
 
Ben Hadid a déclaré, lors de son intervention dans le Midi Show, ce vendredi 13 octobre 2023, que le président de la République «a voulu être très clair, en rejetant le communiqué de la Ligue arabe dans son intégralité» et qu'il est allé au-delà de la position exprimée par l'Algérie, en se dissociant du texte de la déclaration.
 
Il a toutefois souligné que l'objection était tardive et n'émanait pas du ministre tunisien, qui participait à la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, présidée par le Maroc et à son appel.
 
Il a ajouté que le ministre des Affaires étrangères a prononcé un discours conforme aux directives des dirigeants politiques et à la position de la Tunisie et des Tunisiens quant à la cause palestinienne. Il convient de noter que le rejet tunisien est intervenu, quelques heures après la publication de la déclaration finale du Conseil de la Ligue arabe, qui incluait les réserves de l'Irak quant à l'emploi de l'expression "solution à deux États", ainsi que la demande de la délégation de la Libye de supprimer le mot «des deux côtés».
 
L'Algérie a, pour sa part, déclaré qu'elle "se distancie de toute assimilation du droit du peuple palestinien (...) aux pratiques de l'entité sioniste qui violent les conventions et les résolutions internationales".
 
L'influence des pays du Golfe...
 
Ben Hadid a expliqué que l’influence du Golfe et de l’Egypte sur la décision est évidente, en particulier celle de l'Arabie Saoudite, indiquant qu'une déclaration ne pouvait être approuvée sans l'approbation du Golfe.
 
Il a expliqué cela par l'influence de ces pays, qui financent la plus grande partie du budget de la Ligue arabe, en plus du pays siège, l'Egypte.
 
Il a ajouté que la position de l'Arabie saoudite, en tant que principal bailleur de fonds de la Ligue arabe, lui confère une grande importance sur ses décisions, rappelant l'exclusion de la Syrie de la Ligue arabe par la volonté de l'Arabie saoudite et des États du Golfe; "une première de ce type, visant un membre fondateur", a dit l'invité de Midi Show.
 
Une farce... Deux poids deux mesures
 
L'ancien diplomate a estimé que la Ligue arabe est une "farce" qui ne reflète pas la volonté des peuples arabes. Au contraire, les décisions et les positions de la Ligue sont le reflet des positions des dirigeants arabes qui n'ont rien à voir avec celles de leurs peuples, y compris les pays qui ont normalusé, ou en voie de normalisation avec Israël.
 
Il a, dans ce sens, critiqué les positions d'un certain nombre de pays du Golfe concernant les événements de Gaza, notamment la condamnation par les Emirats arabes unis et Bahreïn de la détention d'otages israéliens, «comme si le sang d'un des colons avait plus de valeur que celui d'un Palestinien».
 
Ces positions s'inscrivent dans le contexte d'une vague de normalisation avec l'entité israélienne et à la lumière d'une division arabe majeure et d'une diplomatie arabe dispersée qui «ne suit pas un seule ligne».
 
Salah Ben Hadid a, ainsi, classé la diplomatie arabe en trois catégories : celle du Golfe représentée les pays en voie de normalisation et ceux qui l'ont déjà fait, une deuxième comprenant la Syrie, les pays de la résistance et la diplomatie du Grand Maghreb, et enfin une troisième qui n'est pas unie, comprenant surtout le Maroc.
 

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